Par Corinne Marliac
Suivre le circuit des cabanes en pierres sèches de Daglan, c’est pénétrer au cœur de la zone zone
NATURA 2000 « Coteaux calcaires du causse de Daglan et de la vallée du Céou » riche en flore.
Une vingtaine d’espèces d’orchidées
Sur ce causse, outre une flore thermophile d’affinité méditerranéenne (Bituminaria bituminosa ou
Lavandula latifolia), vous pourrez découvrir une vingtaine d’orchidées réparties sur 12 genres :
- Anacamptis morio – Orchis bouffon
- Anacamptis pyramidalis – Orchis pyramidal
- Cephalanthera damasonium – Céphalanthère à grandes fleurs
- Cephalanthera longifolia – Céphalanthère à longues feuilles
- Cephalanthera rubra- Céphalanthère rouge
- Epipactis microphylla- Epipactis à petites feuilles
- Epipactis helleborine – Epipactis helleborine
- Himantoglossum hircinum – Orchis bouc
- Limodorum abortivum –Limodore à feuilles avortées
- Listera ovata- Listère à feuilles ovales
- Neotina ustulata – Orchis brûlé
- Neottia nidus-avis – Neottie nid d’oiseau
- Ophrys apifera- Ophrys abeille
- Ophrys scolopax – Ophrys bécasse
- Ophrys funerea- Ophrys silloné
- Ophrys insectifera- Ophrys mouche
- Orchis anthropophora- Orchis homme pendu
- Orchis macula- Orchis mâle
- Orchis purpurea- Orchis pourpre
- Platanthera chlorantha – Platanthère verdâtre
- Spiranthes spiralis- Spiranthes d’automne
Les orchidées sont des fleurs rares mais certaines bénéficient d’un statut de protection plus élevé.
Parmi ces 20 espèces la Cephalanthera damasonium et l’Orchis simia sont protégés au niveau
Départemental en DORDOGNE.
La Cephalanthera rubra est protégée au niveau Départemental en LOT ET GARONNE.
L’Epipactis helleborine est protégée au niveau Départemental en GIRONDE.
La Neottia nidus-avis est protégée au niveau Départemental en DORDOGNE et en GIRONDE.
L’Epipactis microphylla est protégée au niveau Régional en AQUITAINE.
Les orchidées présentent toutes la même structure :
Une seule tige portant des fleurs en grappe ou en épi plus ou moins lâche, des feuilles lisses à nervures
parallèles, 3 sépales, 3 pétales dont un est appelé « labelle », les parties mâle et femelle soudées en
colonne : le gynostème.
La fleur est dite « Zygomorphe » : elle présente une symétrie bilatérale.
Au fur et à mesure que la plante se développe, le tubercule se vide et se flétrit au profit de la tige et des feuilles. Tandis que la plante évolue et fleurit, un nouveau tubercule se forme.
La graine de l’orchidée ne possède pas de substances nutritives. Pour pouvoir germer elle doit être dans un milieu favorable qui va lui fournir les moyens de se développer notamment grâce à la
présence
de champignons minuscules. Cette symbiose plante-champignon fait qu’une graine peut attendre plusieurs années avant de germer voire ne jamais germer.
Cette association plante-champignon n’est pas unique dans la nature (On la trouve notamment dans les truffières) mais ce qui est remarquable c’est que pour l’orchidée elle démarre dès le stade de
la
graine.
Certaines orchidées s’affranchissent de leur champignon alors que d’autres comme le Limodorum abortivum restent dépendantes de cette symbiose.
Les orchidées fleurissent de bas en haut (sauf une, l’orchis simia – orchis singe). La période de floraison s’étend de fin février à septembre. Elle débute avec l’Anacamptis morio et se termine par
la Spiranthes spiralis.
L’orchidée suivant les espèces possède plusieurs modes de reproduction :
• pollinisation par les insectes (orchidées allogames) :
• auto-pollinisation (orchidées autogames)
• multiplication vegetative
Après la rencontre du pollen et du stigmate, l’ovaire se gonfle et devient fruit, la fleur se fane. Une fois sèches les capsules libèrent des milliers de graines.
Reconnaitre une orchidée ne pose pas de difficultés, l’identifier est plus complexe. D’autant plus que certaines espèces s’hybrident entre elles.
La neottia nidus-avis est quelquefois confondue avec l’orobanche en raison de son aspect fané.
Quelques espèces de nos coteaux :
L’Anacamptis morio – orchis bouffon est une petite orchidée reconnaissable à « son casque veiné devert ».
L’étymologie de son nom fait peut-être allusion au casque des fantassins de la Renaissance ou du latin morio : qui fait rire, bouffon.
Sa floraison précoce attire des hyménoptères du genre Bombus.
Sur le circuit on peut l’observer dans des prairies mésophiles (Humidité moyenne).
On peut observer plus rarement des spécimens entièrement blancs.
L’Ophrys scolopax – Ophrys bécasse Son nom vient du latin scolopax : bécasse.
Elle est parfois confondue avec l’Ophrys apifera.
Elle se distingue par des sépales étroits, des pétales roses et un labelle fin et allongé avec de fortes gibbosités.
Elle est pollinisée par des Hyménoptères du genre Eucera.
L’hybridation est possible avec Ophrys apifera.
L’Ophrys apifera – Ophrys abeille L’étymologie de son nom vient du latin apis (abeille) et fero (je porte) en allusion à la forme de ses
fleurs.
C’est une plante autogame ce qui donne lieu à l’apparition de fleurs surprenantes comme l’Ophrys apifera lusus trollii ou l’Ophrys apifera var.aurita.
L’Orchis anthropophora – Orchis homme pendu
L’étymologie de son nom vient du grec anthropos (homme) et phora (qui porte), allusion à la forme du labelle. Elle est pollinisé par des Coléoptères attirés par le nectar et peut s’hybrider avec
Orchis militaris ou Orchis purpurea.
La Cephalanthera rubra – Céphalanthère rouge
L’étymologie de son nom vient du latin ruber c’est-à-dire rouge. Les fleurs, en fait de couleur rose, sont dépourvues de nectar mais elles attirent de nombreuses espèces d’Hyménoptères. Il
semblerait
d’ailleurs qu’une abeille, le chelostome commun des campanules (Chelostoma rapunculi), visite la Céphalanthera rubra pensant être dans une campanule.
Il n’a pas encore été trouvé d’hybridation avec les autres céphalanthères.
Cette orchidée est protégée au niveau départemental dans le LOT ET GARONNE.
La Platanthera chloranta – Platanthère verdâtre
L’étymologie vient du grec chloros (vert) et anthos (fleur). La confusion est possible avec Platanthera
bifolia (Orchis à deux feuilles). On les distingue par la forme des pollinies qui sont en forme de V inversé
chez la Plantanthère verdâtre. Leur hybridation est possible. Son parfum attire essentiellement des
papillons nocturnes.
Régression des orchidées
Les causes sont multiples : abandon des pratiques agro-pastorales traditionnelles, déprise agricole, destruction des biotopes (utilisation de fertilisants, herbicides, fongicides, insecticides),
extension des
villes et des infrastructures, drainage et assèchement des marais et zones humides, plantation de résineux, pollutions, changements climatiques. Enfin, les orchidées sont menacées également par
les
dégâts importants causés par la cueillette, l’arrachage, le piétinement intensif et les herbiers.
La SFO AQUITAINE :
La SFO AQUITAINE est l’antenne régionale de la FFO : Fédération Française d’Orchidophilie dont le siège social est : 17 quai de la Seine – 75019 PARIS.
Les objectifs de la SFO (Société Française d’Ochidophilie) sont de faire connaître et reconnaître les orchidées sauvages d’Aquitaine notamment par des sorties sur le terrain ou des expositions. Son
but
est de sensibiliser le public à la nécessité de protection de ces fleurs et de leur biotope. Les membres de chaque SFO cartographient les sites afin de répertorier les espèces en danger et empêcher
leur
disparition.
Photographies : SFO AQUITAINE et Corine Marliac
Bibliographie et contacts :
L’Orchidophile – Revue trimestrielle publiée par la FFO
A la découverte des Orchidées d’Aquitaine – Franck JOUANDOUDET - Editions Biotope
Atlas des Orchidées de France – DUSAK/PRAT – Editions Biotope
A la découverte des Orchidées de Lorraine – GUEROLD/PERNET – Editions Serpenoise
Sites internet : https://www.sfoaquitaine.com - https://france-orchidees.org
Messagerie SFO AQUITAINE : coriophora@gmail.com
téléchargez le dossier :